Hilven

Les montagnes d'Edensiel, il était venu ici pour affaire, et se retrouvait dans cet endroit, l'antre de la Liseuse de Cartes. C'était sur le chemin remarque, enfin si l'on peut compter un détour de plusieurs kilomètres et des heures de recherches comme étant prévus. Heureusement, il n'était pas venu seul, il avait loué un wyvern...et son conducteur. S'il avait du grimper les montagnes à pied il serait mort bien avant la grotte, et mourir ne faisait pas partie de ses objectifs.
La bête se posa dans un endroit dégagé, assez près de la dite grotte, mais il devrait faire le reste à pied.

-Attendez moi ici, ça ne devrait pas prendre longtemps...je pense.

En espérant que le conducteur ne parte pas immédiatement, il n'avait aucun interêt à le faire mais...Erin faisait confiance à l'avarice de cet homme, et il n'aurait le reste de la somme qu'une fois de retour.
L'ascension se poursuivit, jusqu'à l'antre, c'était assez différent de ce qu'il imaginait, pas de gri-gri pendouillant par ci par là, juste une grotte. Il arriva essoufflé à l'entrée, s'appuyant sur le mur.

-Ce n'est...vraiment pas...mon point fort.

La distance qu'il avait parcourue était courte, mais il n'avait que peu l'habitude de ces angles là, et même s'il avait eu l'habitude, cela n'aurait probablement pas changé grand chose.

-Euh...bonjour?

Encore un qui venait de l'Est... Mais après tout, il avait bien le droit, ce n'était pas un problème. Le seul truc, c'était que la mentalité des gens changeait selon le pays d'origine, ceux de l'Est et de l'Ouest ayant souvent de la rancune envers les Animas, les gens du Sud étant soit des esclaves soit des profiteurs de première et ceux du Nord... Avec ceux de l'Archipel, on pouvait dire qu'il s'agissait des plus pacifistes et des moins tordus. Enfin, tout dépendait du sens que l'on attribuait au mot 'tordu'. Dans l'absolu, la Liseuse n'était pas non plus très nette dans son genre. Enfin, elle était tout de même semi-déesse... Peu de personne le lui disaient, qu'elle était étrange. De toute façon, tout ce qui venait des Dieux était plus ou moins étrange. Pour la semi-déesse, le mot mystique convenait mieux, mais ce n'était qu'une subtilité.

En tout cas, le présent visiteur n'avait rien d'un soldat. A en ujger par son apparence et par le moyen par lequel il était arrivé, cela devait être un noble d'Ehol. Restait à voir si il était comme tous les autres ou si il était différent. Si il léchait la botte de l'Empereur - ou Impératrice ou si il s'opposait au dirigeant. Toutefois, le deuxième cas était plutôt rare... Mais après tout, celui-là était encore jeune et peut-être n'avait-il pas encore pris position...
La Liseuse attendait son visiteur, adossée contre l'un des pans de la caverne et jouant distraitement avec ses cartes. Mais dès qu'elle entendit les pas du jeune homme approcher, elle leva les yeux et les planta directement dans ceux du jeune noble. L'hésitation de ce dernier la fit sourire, elle-même s'étant plutôt attendu à un salut solennel.

- Bonjour, lui répondit-elle avec une voix enjouée. Entre donc.

Le regard profond de la déesse s'attarda sur le visiteur, le détaillant. Un noble, qui n'était pas taillé pour les épreuves physiques. Peut-être en avait-il un peu plus dans la cervelle... Restait à voir. Il existait des gens qui n'avaient ni l'un ni l'autre, ce qui était franchement désespérant. La semi-déesse espérait fortement que ce ne soit pas le cas de celui-ci. Mais quelque chose lui disait qu'elle n'avait pas à s'inquiéter... Arra veillait visiblement sur lui, signe qu'il était quelqu'un de plutôt réfléchi.

- Erin, c'est cela ? Que ressens-tu en cet endroit ?

Le regard noir de la Liseuse se détacha du jeune homme et fit le tour de l'endroit, pour finalement se reposer sur le jeune noble.

La Liseuse de Cartes...il l'avait imaginé...différente. Elle était bien plus jeune que ce qu'il pensait, et bien plus belle également. Elle était en train...de jouer aux cartes? Si elle ne faisait que cela durant toutes ses journées elle devait s'ennuyer. Ses yeux se plantèrent dans les siens, et elle le salua, en language des Vents. Si a Liseuse était effectivement celle qui donnait les noms de tout les êtres, elle savait logiquement parler toutes les langues, mais par prudence Erin s'était adressé à elle en language courant, il pourrait reprendre sa langue natale.

-Ce que je ressens?

Tandis qu'il pénétrait réelement à l'intérieur de la caverne, il essaya de décrire ce qu'il ressentait. C'état une impresson de sérénité, de calme, une atmosphere plutôt solennelle, mystique.

-C'est calme, ce doit être un parfait endroit pour réfléchir, et...il y a comme une atmosphere familière, je ne saurais le décrire.

Il avait juste envie de s'asseoir et de fermer les yeux, il se sentait...comme chez lui. Etrange puis que c'était la première fois qu'il y mettait les pieds.

-Je peux?

Il demandait la permission de s'asseoir, c'était la moindre des choses. Après tout, cette caverne était comme la demeure de la Liseuse non?

Un parfait endroit pour réfléchir... L'une des activités favorites de la Liseuse de Cartes, qui, après tout, n'avait pas énormément de possibilités dans son existence divine. Trois actions construisaient son existence : réfléchir, observer le monde et révéler les noms divins des différents êtres d'Ehiel, tout ceci en gardant une neutralité absolue face aux évènements qui animaient le monde d'Ehiel - en essayant toutefois de garder une stabilité relative, raison pour laquelle elle était encore là. Peut-être un jour irait-elle rejoindre les autres Diuex 'là-haut' lorsqu'ils décideraient d'abandonner leur monde à son propre sort. Mais pour le moment, ce n'était pas le cas, les Dieux prenant soin de leur création.

Quant à la sensation de familiarité, peut-être était-ce dû au fait que l'antre prenait la forme de la pensée du visiteur, et celui-ci avait dû espérer, consciemment ou inconsciemment, un endroit qui évoquerait plus ou moins son propre foyer. La Liseuse n'alla pas chercher plus loin, le jeune homme ayant lui-même affirmé qu'il était incapble de décrire précisément la sensatin. Enfin, pour le moment. Car cette manière de faire était aussi une voie à envisager pour atteindre le but de la Liseuse. Cette dernière fronça les sourcils quand le jeune noble demanda si il pouvait s'asseoir.

- Fais comme chez toi puisque tu te sens... dans un endroit familier, répondit la semi-déesse avec un sourire. Un peu comme chez toi, j'imagine.

A son tour, la Liseuse s'assit, posant les cartes devant elle, mais ne leur déservant aucune utilité, enfin, pour le moment. Le regard noir de la semi-déesse s'attarda un moment sur l'écusson tatoué sur le front du jeune homme, puis alla se fixer sur l'un des doigts d'Erin, celui auquel était passée une bague. Une Pierre de Lune. Ne lâchant aucun mot, elle reporta son attention sur le visage du jeune noble, plutôt finement taillé, mais pouvant être qualifié de sombre, obscur. Peut-être était-ce dû au fait que le jeune homme devait être en constante réflexion ? La Liseuse n'avait aps le pouvoir de décrypter les pensées des gens, et elle s'en passait très bien.

- Et que ressens-tu lorsque tu es chez toi ?

Se sentir comme chez soi...ce n'était pas une raison pour faire comme chez soi si? Erin s'assit, suite aux propos de la Liseuse, pour être plus précis, il posa ses jambes et ses genoux à terres, comme le font certains croyants lorsqu'ils vont prier. C'était pour lui la façon la plus naturelle de s'asseoir sur le sol, et puis, elle lui avait dit de faire comme chez lui non?

Vint une question encore plus étrange que la précédente, surtout vu la façon dont on pouvait l'interprété, chez soi...cela signifiait son pays? Sa maison? Ou bien autre chose...la façon de le concevoir changeait sa réponse.

-Être chez soi...je n'y jamais réfléchis mais...c'est une notion vague non?

A quel moment pouvait on décreter que l'on se trouvait à cet endroit, est-ce qu'être chez soi se résumait à une habitation? A un terrain? Ou encore, était-ce tout simplement un sentiment?

-Je pense...que je suis chez moi, lorsque je suis avec ma famille. Ce que je ressens auprès d'eux, c'est de la joie, tout simplement.

La petite maison de Marcus correspondait bien mieux à cette définiton que toutes les proprietés dont disposait le noble. Quant à sa famille, pour l'instant, elle était limitée, Anna, Marcus, Seth, Kaguya...un cercle restreint, peut-être était-ce mieux ainsi?

Effectivement, se sentir chez soi était une notion vague, et c'était bien pour cela que la Liseuse avait posé la question. Mais déjà, elle pouvait voir que le noble avait un peu de jugeote. Quelqu'un d'autreaurait sûrement réfléchi, puis répondu à la question sans faire la moindre des réflexions sur la notion même sur laquelle la semi-déesse l'aurait interrogé. Toutefois, la Liseuse ne répondit tout d'abord pas à la question qui semblait à la fois lui être posée et à la fois être rhétorique. Mais peut-être que celui-là comprendrait bien plus de choses que certaines autres personnes ne le faisaient, ce qui était l'apanage des adeptes, conscients ou non, d'Arra. En principe, ceux-là savaient plus de choses sur la Révélation simplement parce que c'était la Liseuse de Cartes en personne qui leur livrait plus de détails.

La semi-déesse n'avait pas de famille, si ce n'étaient que les Dieux qui observaient Ehiel de loin et qui n'entraient que rarement en contact avec la Liseuse. Leur volonté s'exprimait par les cartes, et non pas par une voix directe dans l'esprit de la jeune femme. Si la définition du chez soi d'Erin était la bonne, alors elle ne connaissait pas de chez elle. Son chez elle, c'était normalement son antren dont elle s'amusait parfois à changer la forme lorsqu'elle s'ennuyait. Mais elle avait eu l'occasion d'observer les comportements des êtres d'Ehiel et comprenait à peu près ce que le jeune noble voulait dire. La semi-déesse lui sourit puis finit par réagir oralement :

- Une belle conception du chez soi, je dois avouer. Tu dois être énormément attaché à ceux qui t'entourent, ce qui n'est pas un défaut.

Une façon détournée de lui dire qu'elle approuvait le fait qu'il apprécie son entourage. Bien qu'elle doive être impartiale, la Liseuse avait tout de même une préférence pour les bons sentiments que les mauvais. Quopi de plus naturel ? Dialoguer avec ce genre de personne était bien plus agréable que de converser avec ceux qui mettaient en valeur leurs mauvais sentiments.

- Et effectivement, la notion de chez soi est vague... très vague. Elle dépend de la conception que l'on a de son propre environnement. Ainsi, c'est une réponse forcément subjective que l'interrogé apporte, chose que je recherche justement. Le nom divin possède une signification, reflète celui qui le porte, ainsi que sa personnalité. D"'où l'intérêt de voir comment tu conçois le monde qui t'entoure, Erin.

Evidemment que ce n'était pas un défaut. Être proche de ce qui vous entourent, c'était la plus importante des choses, tout du moins c'est de cette façon que cela résonnait dans l'esprit d'Erin, une évidence. La Liseuse semblait apprécier sa définition du "chez soi", peut-être en avait-elle une similaire? Elle expliqua ensuite que la notion était vague, parce qu'elle suggérait une réponse forcément subjective, puisque chaque individu est différent. Elle ajouta que le nom divin avait une signification, et qu'il reflètait la persnnalité de son porteur. Cela expliquai pourquoi ses serviteurs n'avaient pas eu les mêmes questions, et pourquoi elle posait des question à double-sens, c'était une sorte de test en fait.

-La façon dont je conçois le monde...

Il hésita un instant, sa façon de voir le monde n'était pas très naturelle, encore moins pour quelqu'un d'Ehol. Serait-ce une bonne chose de confir cela à une inconnue? Mais elle n'était pas inconnue, c'était la Liseuse de Cartes, elle connaissait les noms de toutes les personnes habitant le monde. Il n'était pas question de confier cela à n'importe qui, mais s'il n'avait pas le nom...et s'il n'avait le pouvoir...cela reviendrait au même.

-Corruption, Haine, Maladie, Discrimination, Esclavage, Guerre...Désespoir. Dans ce monde, seuls ceux ayant du pouvoir survivent, les faibles sont exterminés, par le faute de ce ridicule cercle vicieux. Ils tentent d'obtenir le pouvoir, et tombent inexorablement à l'intérieur.

C'est vrai...il l'avait constaté de ses yeux, ce que le pouvoir apporte, ôu plutôt ce que la volonté de s'opposer au pouvoir apporte. Les humains avaient choisi d'ignorer les Animas, non, cela irait s'ils les avaient juste ignorés.

-Quelqu'un doit faire cesser cela. Bien sûr je ne pense aps que l'on puisse se débarasser de tout cela, c'est la nature même des hommes, je veux juste...un monde de paix. Un monde où personne n'aurait à perdre ses proches...pour des choses aussi futiles...

Et il savait, qu'une fois engagé dans cette route, ce qui l'attendais au bout c'était probablement...la mort. Mais il ne renoncerait pas, car il ne pouvait pardonner à l'empire d'Ehol, non à tout ceux qui se servent des faibles.

-Si quelqu'un gagne, la bataille prendra fin. Les citoyens ne peuvent pas juste se taire et attendre, ils n'ont pas le droit d'ignorer ce qui se passe sous leurs yeux, de faire semblant de ne pas voir la vérité.

Ebloui par la lumière de la vérité, tous détournent le regard. Il est plus facile d'accepter les choses que de s'y opposer, de la lacheté, tout simplement. Peut-être en avait-il trop dit? Il n'était même pas allé au bout de son raisonnement...le pouvoir. Le pouvoir de faire changer les choses, il devait l'obtenir.

Non. Ce n'était pas ainsi que les Dieux avaient créé Ehiel. La Liseuse de Cartes plongea son regard noir dans celui d'Erin. Les Dieux... Qu'avaient voulu les Dieux en créant Ehiel ? En créant Gaïa et Ourano, en créant des mondes, qu'avaient-ils voulu faire ? Tout cela était inconnu de la Liseuse de crates, qui ne pouvait prétendre connaître l'entièreté de l'esprit des Divinités. Mais ces dernières n'avaient sûrement pas voulu un monde de désespoir en créant Ehiel. La preuve, ils avaient vu l'erreur commise devant les créations respectives d'Ourano et de Gaïa. Et ils n'avaient pas souhaité que l'erreur se reproduise. Il y avait de quoi réfélchir... puisqu'Erin n'avait pas totalement tort. Ou alors... Il y avait une autre possibilité. Possibilité qu'Erin trouva lui-même, ou plutôt avait sûreent trouvé quelques temps auparavant. Ses décisions étaient forcément préméditées, cela se voyait. Certes, cela pouvait paraître présomptueux, mais...

Si les Dieux s'étaient écartés de leur création en laissant le choix aux hommes, n'y avait-il pas une raison ? Ils avaient eu envie de voir Ehiel devenir indépendante de la volonté divine, sans toutefois que les êtres créés ne les oublie complètement. Peut-être était-ce justement cela qu'ils attendaient. Des gens comme Erin, qui prouvaient que Ehiel pouvait se débrouiller seule. Dans chaque existence, il y a des hauts et des bas, et l'existence d'un monde ne faisait sûrement pas exception. Cependant, les Dieux étaient intervenus indirectement pendant la Grande Guerre, car ils avaient vu que cette dernière n'aboutirait à rien...

La Liseuse n'interrompit pas Erin dans ses propos. Le jeune noble avait eu assez confiance en lui pour s'expliquer suite à ce qu'avait dit la semi-déesse. Cet acte, la Liseuse ne pouvait que l'approuver, et elle ne couperait donc pas l'habitant de l'Est dans son discours. Il s'agissait là, en plus, d'un discours déterminé, et réfléchi. La semi-déesse appréciait ce genre de personne, voire les admirait. Celles qui avaient le courage d'oser. Oser changer le monde. De leur propre volonté, les cartes s'élevèrent dans les airs, une seule d'entre elle restant posée au sol. Un sourire naquit sur le visage de la jeune femme. Cet homme pouvait réussir. Elle prit la carte qui était restée au sol et y jeta un bref coup d'oeil. Puis replongeant son regard noir dans celui d'Erin, elle lui répondit :

- Te voilà déterminé, Hilven.

La semi-déesse se leva, son regard toujours posé sur le jeune noble. Non, ce n'était même pas un homme, mais un enfant. Mais apte à réussir.

- Les dieux laissent aller Ehiel comme elle le souhaite. Si cette dernière doit changer, elle le fera. M'est avis que tu recevras peut-être du soutien de la part de nos Divinités... Ou alors, elles désapprouveront tes projets. Elles n'ont à présent qu'aspiré à la paix après tout. C'est à elles de choisir.

La Liseuse ouvrit les doigts, et la carte qu'elle tenait tomba sur le sol, face cachée visible aux yeux d'Erin.

- N'oublie pas Hilven, que de tenter de changer Ehiel sera obligatoirement lié aux Divinités.

De quel côté était-elle? C'était une question qui ne semblait trouver aucune réponse. Si son existence était celle d'une demi-déesse, que représentaient els humains à ses yeux? Probablement rien comparé aux dieux. Mais cela n'avait aucune importance, tant qu'elle interférait pas.

-Oui.

La Liseuse de Cartes se leva, fixant toujours Erin de son regard, elle parla des divinités, ce n'était pas sa préoccupation, mais s'ils pouvaient l'aidr d'une quelconque façon, il l'accepterait avec joie, si les Dieux souhaitent la paix, mais ne veulent pas intervenir, il s'en chargera.

-Je n'oublierai pas.

Il est du devoir de ceux qui possède le pouvoir de protéger ceux qui n'en ont pas, c'est la raison d'être d'un pouvoir. L'Empereur et le Roi semblaient l'avoir oublié.

-Je suis persuadé, que les Dieux n'ont pas crée ce monde avec des mauvaises intentions. Ou alors, ils ne méritent aucun culte. Je vais croire en vos paroles, et espérer qu'elles m'apporteront leur soutien.

Son adversaire n'était pas le monde en lui-même, mais ceux qui en ont fait ce qu'il est aujourd'hui, et cela, ce n'est pas du ressort des Dieux, mais bien des humains.

En guise de réponse, la Liseuse lui sourit. Il n'avait pas bronché lorsqu'elle l'avait appellé Hilven et non Erin, preuve qu'il acceptait sans mal ce nom divin que lui révélait la semi-déesse. Ou alors, il ne s'était pas rendu compte qu'elle avait changé son appellation, mais elle en doutait un peu... Enfin, l'esprit des hommes est complexe, et elle n'allait pas tenter de savoir si Erin avait vraiment percuté ou non qu'il venait d'avoir eu la Révalation de son nom divin à travers les paroles de la semi-déesse. Elle avait fait son travail, c'était à lui de voir pour la suite. Un peu comme les Animas qui entraient en possession de ce nom, mais qui ne s'en souvenaient pas, cette connaissance étant gardée par leur Gardien. Comme pour cette Ceban... Enfin bref.

Dans le fond, les paroles d'Erin rassuraient la Liseuse de Cartes qui étaient dans une ignorance la plus profonde losrqu'il s'agissait des Dieux et de leurs intentions. Erin avait foi en eux, non pas qu'il était un fervent croyant, mais il semblait penser des choses positives de ce monde et de ses créateurs. Bon, comme il l'avait dit plus tôt, il en avait relevé les majeurs défauts aussi, mais bon. Enfin, tout reposait entre ses mains, et son futur, et peut-être celui d'Ehol dépendrait de ses actions. La semi-déesse, elle, se devait de se tenir à l'écart, de ne plus jamais intervenir comme elle l'avait fait lors de la Grande Guerre.

Certes, les Dieux n'exigeaient pas un culte fervent, mais ils obligeaient les êtres d'Ehiel à se souvenir de leurs créateurs. Mais de toute façon, parmi les Six Divinités se trouvait la sagesse incarnée, et il n'y avait donc aucun soucis à se faire... La Liseuse resta silencieuse, fixant le jeune homme. Puis elle finit par articuler des mots, faiblement :

- Adieu, Hilven.

Jamais deux sans trois...il était certain que son nom divin était Hilven...c'était un joli nom. Qu'en serait-il du pouvoir? Quel qu'il soit, Erin l'utiliserait pour faire ce qu'il avait à faire. Il se leva, et se dirigea prudemment vers la sortie.

-A bientôt.

Il quitta la grotte, dans une démarche assurée, cela s'était passé comme il le pensait, La Liseuse était une entité neutre, sans lien avec les affaires humaines. Ses conseils étaient sensés, et il en tiendrait compte. Désormais, son plan entre en action, renverser l'Empire d'Ehol, avec le Royaume en Kairys en prime. Et offrir au monde, un nouveau visage.

-Kairys, quelques minutes avant l'entrée Nord.

Le puissant wyvern décola transportant sur son dos Erin, Kairys...un royaume indigne de prospérer, et le plus grand allié d'Ehol. Seth et ses hommes devraient être en train de l'attendre là bas.

*Tout commence aujourd'hui.*